Qu’est-ce que la culpabilité? A priori, je dirais qu’il s’agit d’un sentiment qui nous fragilise. La culpabilité nous emprisonne. Et la prison la plus hermétique qui soit est, sans conteste, notre prison intérieure. Celle-ci nous donne l’illusion de sécurité. Cette illusion entraîne la crainte de sortir de soi. Et de fil en aiguille, nous construisons les murs qui nous isolent des autres et du reste du monde. Nous nous sentons seuls face à nos peurs, nos doutes, nos choix, nos erreurs, nos ombres. L’anxiété prend le pas, suivie par l’angoisse, la colère et la tristesse. La mélancolie alimente un sentiment dépressif et tout semble s’écrouler sous nos pieds. Arrivés à ce stade, nous cherchons un responsable. Et nous désignons, à l’emporte-pièce, le conjoint, le frère, la sœur, le père, la mère, la société, les politiciens. « L’enfer, c’est les autres » disait grand-papa Sartre. Nous ruminons ainsi dans le vase clos de notre mental triomphant. La phase suivante nous conduit à nous demander ce que nous avons bien pu faire pour mériter cela. Et s’en vient la culpabilité. Une vieille copine toujours prête à intervenir pour renforcer notre malaise. C’est de ma faute, je paie les erreurs du passé. Pauvre de moi ! Prends pitié de nous pauvres pécheurs !-se lamente-t-on dans les églises. Méa Culpa Méa Maxima Culpa ! Et nous nous transformons en proie facile pour les prêtres et gourous de tous poils. Ceux-ci s’empressant de nous dicter les dogmes et préceptes à suivre en dernier recours pour sauver les pauvres vermisseaux que nous sommes devenus. Est-ce vraiment à cela que rime notre vie ?
Changeons de lunettes et adoptons un autre point de vue. Considérons l’adage qui dit que l’erreur est humaine. Nous sommes humains donc nos choix peuvent nous amener à commettre des erreurs. Cela ne nous rend nullement coupables de quoique ce soit. Cela nous fait responsables. Je suis responsable de mes choix. Il n’y a pas, pour ainsi dire, de mauvais choix. Le choix que je fais entraîne une série de conséquences. Je peux librement choisir la direction que je désire suivre. A moi de prendre conscience de la portée des actes que je pose pour exprimer mes choix. La responsabilité me grandit, me conduit vers Qui Je Suis.
Prenons nos responsabilités, effectuons des choix conscients. C’est un signe de respect pour nous même et pour les autres. Accueillons nos erreurs comme autant d’expériences qui balisent le chemin qui nous conduit à notre Divine Présence, à notre âme. Accueillons chaque instant présent comme une porte ouverte à tous les possibles. Et lançons nous à cœur perdu dans l’Amour Inconditionnel pour nous-même et pour chaque être. Nous découvrons alors, le monde sous un angle insoupçonné, jusque là. Tout nous paraît relié, nous percevons les liens étroits qui nous unissent à tous et à Tout.
Comme dit l’humoriste : « C’est vous qui voyez ! »
Pierre Durand