Méharées
A quoi pense le pèlerin solitaire
Au sommet de son méhari
Cloué entre le ciel et la terre
Comme en un haut pilori?
Il médite sur le cours de sa vie,
Réfléchit aux erreurs passées,
En son fort intérieur il prie
Pour ne pas mourir terrassé.
Erreur, il songe et ne peut songer
Qu'à des citronnades frappées,
des linges frais pour s'éponger,
juste un peu d'ombre pour échapper
A la fournaise étourdissante,
Aux moires fluides des mirages,
A la lumière éblouissante
D'un ciel au bleu sans nuage.
L'anachorète en transhumance
Fait corps avec sa monture,
Lutte contre le sommeil et l'absence
Juché entre le sable et l'azur.
D'après Méharées de
Théodore Monod